« O’NEIL » dans le Bulletin des Recherches Historiques (Québec, 1910)

Expatrié au Canada pour servir dans la marine coloniale, François Oneill, fils de Nicolas Oneill, eut notamment deux fils : François, qui revint en France et dont nous descendons – sans cela, notre famille serait sans cela probablement restée par-delà l’océan ! -, et Pierre-Ignace, qui resta à Québec et dont la descendance connue vit aujourd’hui dans le Missouri.

Nous avons pris connaissance de cet ouvrage dans le « fichier origine » de François Oneill émigré au Canada, dont nous avons retrouvé la copie à la bibliothèque de l’Institut Catholique de Paris.

Celle-ci nous livre l’histoire de notre famille au Canada sur plusieurs générations. La voici.


BULLETIN DES RECHERCHES HISTORIQUES
BRH, LEVIS & ROY (1910) Volume XVI Février 1910 N°2, pp. 45-47

Le Chapitre de la cathédrale de Québec et ses délégués en France – Lettres des chanoines Pierre Hazeur de l’Orme et Jean-Marie de la Corne 1723-1773

INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS – Bibliothèque de Fels, cote 10797

Document d’archive original 

O’NEIL
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Le Dictionnaire de Mgr Tanguay, VI, 169, nous donne, de la manière suivante, des renseignements sur deux frères qui habitaient la ville de Québec au cours des dix dernières années du régime français :

« François Onel, fils de Nicolas et Antoinette Joudrier, sergent des canonniers-bombardiers de la garnison de Québec, natif de Saint-Valier [Saint-Vallier est en fait le nom de l’église de Talmay], diocèse de Dijon, Bourgogne, épouse, à Québec, le 22 novembre 1751, Marie-Anne, fille de Charles Chandonné. Le dictionnaire indique six enfants, baptisés à Québec, de 1752 à 1758.

« Pierre, frère du précédent, est dit natif de Talmès [Talmay], diocèse de Dijon. Celui-ci était perruquier. Il se maria, à Québec, le 13 novembre 1753, avec Marie Josephte Chandoné, sœur de Marie-Anne. De leur huit enfants, nés à Québec, nous connaissons Jean-Baptiste dont l’histoire est racontée par Louis Fréchette dans Originaux et Détraqués.

Etait-ce une famille irlandaise établie en France ? Oui. Le grand-père de nos deux hommes était Jean-Baptiste O’Neil, marchand, à Port-sur-Saône, Franche-Comté, à présent Haute-Saône. Sa femme se nommait Jean-Claudine Billard. Un fils leur naquit en 1700 qui reçut le nom de Nicolas.

Ce Nicolas devint capitaine dans les fermes du roi et mourut en 1730 ou 1731. Il s’était marié à Tremay [Talmay] le 28 avril 1722, avec Antoinette Joudrier.

A Talmay (canton de Pontailler-sur-Saône, arrondissement de Dijon, Côte-d’Or) naquit, le 17 avril 1723, leur fils François, et, au même lieu, le 10 août 1726, l’autre fils, Pierre, tous deux mentionnés par Tanguay.

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Pierre (Pierre-Ignace, d’après son acte de baptême) avait exercé l’art du perruquier dans sa paroisse natale avant que de partir au Canada. A Québec il continua cette pratique. Son fils Jean-Baptiste (1756-1836) fut bedeau de la cathédrale et de plus « barbier apostolique » durant cinquante ans.

François, l’aîné des deux frères mentionnés par Tanguay, fit baptiser à Québec six enfants mais trois d’entre eux moururent au berceau. Les survivants étaient : Marie-Anne, 4 septembre 1752 ; François, 8 août 1753 ; Marie-Antoinette, 8 septembre 1754. Voici quelle fut leur carrière respective :

Marie-Anne épousa en France, Jean Richard, valet-de-chambre du marquis de Courtivron. Devenue veuve elle vécut à Talmay jusqu’au 27 juillet 1840.

François fut admis au collège des gentilshommes irlandais. Il eut un fils, officier de marine, dont sont issus, une fille, Mathilde, morte à Auray, en Bretagne, le 29 mai 1892, et deux fils, dont l’un, qui survit, est le général Armand O’Neil que l’on trouve en garnison à Constantine (Algérie) en 1892.

Notons que, en 1854, le vicomte O’Neil de Tyrone, sous-préfet de Saumur (Maine-et-Loire), a demandé au maire de Talmay des renseignements sur la branche de sa famille ayant habitée Talmay.

Quant à Marie-Antoinette, elle mourut à Talmay le 6 septembre 1842, non mariée.

Avec ces trois enfants, François et sa femme se retrouvent en Bourgogne, à Talmay même, le 28 septembre 1770 [en fait, le 28 septembre 1760], faisant baptiser Louise. Cette fille épousa Louis Faivre, domestique de monsieur le président d’Arcelot. Elle était femme de chambre chez M. de Daix. Morte à Talmay le 15 mai 1819.

Claude est un autre enfant né à Talmay en 1762 et décédé l’année suivante.

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Un sixième enfant se nommait Thérèse, née à Talmay le 22 avril 1764. Son frère François fut le parrain. Elle épousa, en 1791, Jean-Joseph Gourdan, négociant à Gray, et en cette occasion était présent son cousin Claude-Alexis O’Neil, de Port-sur-Saône, officier d’infanterie. Elle est morte à Talmay le 1er juillet 1804.

Il y eut encore deux filles, décédées toutes jeunes : Françoise, 1769-1779, et Catherine, 1772.

François, père de ces enfants, ancient sergent des canonniers-bombardiers de la garnison de Québec, est noté, à Talmay, en 1760 et 1762, comme sergent des canonniers-bombardiers des colonies françaises. En 1764, il est dit sergent invalide de la marine et, en 1769, marchand, puis bourgeois et propriétaire. Il mourut à Talmay, le 23 fructidor an V – soit 9 septembre 1907 [en fait, le 10 septembre 1797].

Je ne fais ici que tenir la plume. Tout ce qui vient d’être écrit m’est offert amicalement par Monsieur E. Demaizière, receveur de l’enregistrement à Pont-de-Veyle, département de l’Ain, qui occupe une charge importante à l’académie de Mâcon – et qui lit les ouvrages canadiens.

BENJAMIN SULT